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Fabrice Bothereau, 1998

Diaphanes

Diaphanes - Laurent Mazuy

Galerie du Haut-Pavé, Paris, 1999


Avec Laurent Mazuy, il y a des taches, et des bandes qui circulent. De haut en bas et de droite à gauche, mouvement vertical, et latéral - ce pourquoi le tableau est construit : concentrer l’intensité, et toujours ou souvent avec la question du centre (même si le centre peut être à droite, en bas ou en haut). Ici même le tableau le plus grand n’est cependant que le compagnon d’un autre, le pendant (à prendre dans le sens temporel ; pendant que ça circule là ; ça bouge aussi à côté...) à une autre forme objectale de circulation ; par la chaleur chromatique. Il y a bien une chaleur, d’abord des tons, des taches, sur du vert. La forme objectale ? Simplement l’objet. Car ce sont bien des objets que nous voyons, en-deça ou au-delà l’a-priori affectif. Des objets mouvants. Les objets s’assemblent : soit en communauté (grand format), soit en nomade (petit format). Il y a communauté et (regroupement d’individus isolés) ou un ensemble et des pièces détachées ou détaillées. Ou bien des raccourcis (on trouve ce terme, qui serait le contraire de l’homothétie à propose de Michel-Ange). Circulation arrêtée ou active ; c’est selon la porosité de l’antre, l’aspect réfléchi : comment vais-je entrer la dedans ? N’entrez pas. Posez vos yeux, bougez-les ; ça remue, ça s’intensifie ; ça attend. «L’objet de la vue, c’est le visible. Or le visible est en premier lieu, la couleur, et, virgule, en second lieu, une espèce d’objet qu’il est possible de décrire par le discours, mais qui, en fait, n’a pas de nom. Toute couleur a en elle le pouvoir de mettre en mouvement le dialphane en acte, et ce pouvoir constitue sa nature». (Aristote, De l’âme). L’instance n’est que le clin d’œil diaphane d’une opportunité ; d’une corps-respons-danse entre tel signe et tel autre. À la couleur, la lumière, le diaphane, Laurent Mazuy pourrait vous dire qu’il tient la peinture pour un problème d’espace. Non pas l’espace/support mais l’espace entre nous et le tableau. Plus fondamentalement ce serait la question de l’espace qui est préservé (ou par) entre l’art (ici le tableau) et l’homme. Et curieusement, cet espace (double) se trouve être interrogé par les formes les plus simples ; la ligne, et le cercle, plus ou moins épaissis ou allongés ; bien sûr, of course, course de la lumière nycthémérale : il faut compter avec l’ensemble de la lumière quotidienne sur cet autre derme investi. Par exemple une pluie d’atomes épicuriens. Des ombres sensibles, des patates multicolores.